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Des femmes en noir

Roman

Un roman d’enquête qui interroge joyeusement la place des femmes

dans l’Église d’aujourd’hui.

À la mort d’un vieux prêtre, les responsables de son diocèse découvrent qu’il s’agissait d’une femme. Sans que personne ne s’en doute, elle exerçait paisiblement sa vocation depuis des années.

Abasourdi, consterné, l’évêque décide de diligenter une enquête, chargeant un prêtre plus jeune et la chancelière de l’évêché de comprendre comment, pourquoi et avec quelles complicités une telle supercherie a été possible.

Le père Bernard-Marie, aussi ardent qu’austère, et Charlotte, la juriste qui aime son Église passionnément sans s’aveugler sur ses faiblesses, ont beau avoir des visions divergentes sur la juste manière d’affronter la vérité, ils vont ensemble sonder la vie de Pascal Foucher et rassembler les témoignages de tous ceux qui l’ont, sinon connu, du moins côtoyé.

Mais si l’un aimerait instruire à charge, l’autre ne peut se défendre d’admirer le courage de celle qui a enfreint l’interdit.

Dans ce roman libre et singulier, Anne-Isabelle Lacassagne interroge avec humour et tendresse la vocation féminine mais aussi les rapports hommes-femmes dans l’Eglise d’aujourd’hui.

REFERENCES

Editeur : Le Rouergue

Collection : L'Estive

Janvier 2017

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Juin 2023

Ce que je pense du film et comment j’ai vécu l’adaptation de mon roman.

Après avoir été contactée par le producteur du film Josselyn Bossennec, j’ai rencontré le scénariste Nicolas Sihol et la réalisatrice Virginie Sauveur. Tous les trois sont des gens engagés avec qui j’ai beaucoup aimé discuter. J’ai tout de suite senti leur volonté de faire un film qui soit juste, vrai et beau. Des trois, j’ai aussi perçu ce qui les habitait. Ils appelleront cela la passion de leur métier, leur engagement, un souffle particulier qui les poussait en avant. Moi j’y ai distingué cette petite lumière qui me guide aussi. Chacun l’appelle comme il veut. Nous avons eu de belles conversations. Ils m’ont écoutée et moi je leur ai fait confiance.

Quand mon livre a été publié, je travaillais encore au diocèse de Nanterre. Mon livre a été bien accueilli, sans que ce soit officiel, comme on partage quelque chose d’un peu amusant, entre deux portes. L’évêque, à l’époque, Mg Aupetit n'a bien sûr fait aucun commentaire. J’éprouve beaucoup de tendresse pour mon Eglise et pour ce diocèse, même si je crois que certains ont poussé un petit soupir de soulagement quand je suis partie.

Et puis ce livre a pris son envol en étant adapté au cinéma. Je me suis dit que le scénariste comme la réalisatrice allaient ajouter leur monde au mien. Ils m’ont tenu au courant des étapes de leur travail. J’ai lu trois versions différentes du scenario. Ils ont eu la gentillesse de m’inviter au tournage. Je les ai aidés à ma manière en apportant de la justesse là où c’était parfois approximatif. J’espérais que le film soit respectueux et ils m’ont écoutée. Plus on est juste, plus la force du film se révèle. Mon livre est une fiction pas un reportage, le film aussi. C’est tout son intérêt. Je crois à la force de l’imaginaire, à la puissance de l’image et du rêve. Cela s’ancre en nous profondément et nous transforme bien plus qu’un beau discours.

Quand j’ai vu le résultat final j’ai été extrêmement touchée. Il y a de la beauté, du respect et une lumière incroyable dans ce film. Il y a toute cette autre histoire, celle que je n’ai pas écrite, celle de Charlotte la chancelière. En regardant le film, j’ai été emportée par la finesse avec lequel cela a été abordé. Cela donne de la profondeur et une sensibilité particulière à ce film. Il traite de deux sujets d’Eglise. Il nous ouvre autant d’occasions de discuter sans langue de bois ni sans agressivité. Dire les choses, les nommer et avancer. Oui les femmes dans l’Eglise n’ont aucun pouvoir. Une femme prêtre pourquoi pas ?

Magnificat rend palpable ce drôle de chemin qu’est la vocation. Il revêt de chair et de lumière une femme et un enfant perdu pour les faire renaître. Virginie Sauveur nous plonge dans cette eau, celle des commencements, Ce film est un appel à rêver plus haut, plus grand, à écouter la petite voix qui nous chuchote que tout est possible. Je l’ai vécu à chaque étape du livre puis du film. Faire confiance et s’émerveiller. C’est tout Magnificat. Alors nous sortirons d’une Eglise qui se rétrécit, pour entrer dans celle de toutes les altérités, juste et fraternelle.  

 Magnificat est un chant de liberté, un élan vers l’immensité, un hymne à la beauté, une liturgie  revigorée par du sang neuf. Merci à Virginie Sauveur. Je lui suis infiniment reconnaissante. Quand j’entends ces mots dans le film : « je suis le père Pascal Foucher. » Je frissonne. Parce qu’elle a rendu vrai ce qui n’était que du papier. Parce qu’avec elle, j’ai retrouvé ce que je porte chevillée au corps depuis si longtemps : l’optimisme. Elle nous a rendu justice, nous les femmes, les oubliées, les discrètes, celles à qui on ne demande leur avis que pour s’en passer. Voilà qu’enfin Magnificat nous offre une voix, un visage, une lumière. Merci infiniment au nom de tous les miens.

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